RDC – PAI – Les complices – Banque mondiale

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La Banque mondiale, complice du racket ?

Cette analyse fait suite à la description de quelques parcs agro industriels de la RDC, fer de la relance économique du gouvernement Matata II sous la houlette du Président Kabila, soutenu par une campagne de promotion dynamique, de forum de l’agrobusiness, de slogans marketing convenus. Voir  les articles consacrés aux Parcs agro industriels

Regards sur… 

Le financement des PAIs par la Banque Mondiale. L’arnaque de la BM est d’affirmer que LA solution de la sécurité alimentaire passe par les parcs agro industriels.

Pour rappel, le plan national d’investissement agricole PNIA repose sur la création de parc agro industriel en « Partenariat Public – Privé ». La Banque mondiale, la FAO, le PNUD soutiennent la politique de développement économique des entreprises transnationales (pour les 4 parcs cités : sud-africaine, israélienne et indienne, même si certaines sont de droit congolais) à fort capital financier, ce dont sont exclus les paysans et la plupart des coopératives en RDC.

Pourquoi dénoncer la participation de Banque Mondiale au racket de l’alimentation ? Parce que selon elle, la seule option est d’accorder ce qui est de facto, l’accaparement de l’alimentation aux groupes agro industriels qui seraient les seuls capables par leur base financière et leur « haute technicité » à résoudre la question de la faim dans le Monde. Rien que cela ! Ce qui est totalement faux : quantité d’articles le démontre.

J’aime à rappeler l’interpellation de Susan George :

Étudiez les riches et leurs pouvoirs, pas les pauvres et leur impuissance… Laissez les pauvres étudier par eux-mêmes. Ils savent déjà ce qui ne va pas pour eux. Mais si vous voulez vraiment les aider, ce serait leur donner une idée claire sur comment les oppresseurs les maintiennent dans cette situation de pauvreté… Transnational Institute – State of Power 2014 .pdf

Banque mondiale

La Banque Mondialewww.banquemondiale.org

Le mandat de la Banque mondiale. La Banque mondiale appuie le développement économique à long terme et la lutte contre la pauvreté en accordant une assistance technique et financière aux pays afin de les aider à mener des réformes sectorielles ou à réaliser des projets spécifiques — construction d’écoles et de centres de santé, adduction d’eau et fourniture d’électricité, lutte contre les maladies, protection de l’environnement, par exemple. Ses interventions s’inscrivent généralement dans la durée et sont financées à la fois par les contributions des pays membres et par émissions d’obligations. Les services de la Banque mondiale sont souvent spécialisés dans des domaines, techniques ou secteurs déterminés. FMI

BM, le tout à l’avenant : Il est assez étonnant et cela n’étonne pas grand monde que la BM & Cie (FMI, BIRD, IFC, BAD, etc.) participe à des programmes dont d’autres agences spécialisées s’occupent comme la FAO et ses filiales, ONU-Sida, OMS, UNICEF, les coopérations internationales, les ONG, etc. … Bon, quelqu’un me dira que tout cela se fait en parfaite coordination et avec économie (tant qu’à faire !) et efficience (Rapport entre les moyens utilisés et les résultats obtenus)… Vraiment ?

A l’exemple des banques d’affaires, la notoriété de la Banque mondiale est pour le moins affligeante. Beaucoup de similitude peuvent être faite avec l’image, la notoriété des banques d’affaires, tout aussi négative et douteuse… Depuis des décennies, il leur est attribué le crime de collusion avec des organisations mafieuses comme la mafia des superpuissances de toutes natures que sont devenues les transnationales dont les plus récentes, les « GAFA » Google, Apple, Facebook, Amazon) et d’autre part la mafia des puissances économiques et militaires réunis en G20

Leur passif est impressionnant, voyez plutôt :

  • Leur responsabilité dans la crise des subprimes (prêts à risques) de 2008
  • Leur implication dans l’économie casino (la finance virtuelle) dont la Golden Sachs, la banque qui dirige le monde est l’emblème ultime de la nuisance et de la perversité,
  • La mise sur le marché des « investisseurs » de « produits » toxiques,
  • Leur offre tout aussi criminelle d’ingénierie financière (évasion fiscale), activités illicites : escroqueries, détournements… (Ex BNP USA 2014)
  • L’attribution de prêts à des Etats dirigés par d’autant de criminels, créant ce qui est appelé les dettes illégitimes,
  • L’influence (le lobbying) sur des choix politiques destructeurs d’emplois et de l’environnement…
  • Leur refus de séparer les activités Banque de dépôts et d’affaires
  • Leur soutien au « new scramble » qu’est « l’investissement » financier, boursier dans l’agro industrie
  • Le financement des entreprises pour l’accaparement des terres au détriment de l’agriculture paysanne et écologique Our land Our business
  • Et j’en passe !

Voici ce que d’autres en disent… Un exemple FMI – BM au Ghana, leur magnifique échec… Mondialisation: quand le FMI fabrique la misère

Bien que la Banque mondiale ait un statut très différent d’une banque privée, puisqu’elle dépend des pays membres, des entités publiques, elle échappe au contrôle effectif sur ses finalités et résultats par les pays dépendant de l’aide parce que souvent, cela assure aux autorités à différents niveaux politiques, la possibilité d’avoir « leur part » ou nombre « d’avantages » divers et variés. L’ironie est que la BM comme les coopérations imposent à leurs « partenaires » l’approche dite de « Financement – Projet – Gestion basée sur les résultats ». D’accord mais qui juge les résultats de la BM parmi les pays contributeurs et bénéficiaires et, sanctionne les responsables des déficiences constatées ? La population ? Avez-vous déjà entendu une mise à pied d’un responsable de la BM ?

Des actions citoyennes dénoncent l’impunité de la Banque mondiale et ses néfastes dérives : voir « Our land Our business », ci-dessous.

Un exemple de détournement ou en tous cas, une situation qui faute d’informations, le sous-entends : Bukavu – Kasongo – L’enfer de la RN2 Où sont passés les 20 millions de dollars ?

Le Brésil s’est aussi fendu d’une remise de dette en faveur de la RDC en août 2013 ! Dilma Rousseff a annoncé dans la foulée l’annulation de la dette de 12 pays africains dont la RDC, une dette qui s’élève pour l’ensemble de pays à 900 millions de dollars.

Mais… voici ce qu’en dit Serge Katembera, journaliste congolais : « Il est important qu’ici aussi un débat public soit engagé sur l’opportunité de pardonner ces dettes à des pays autoritaires comme la RDC, par exemple. Pour un expert de la Royal African Society de Londres, « le pardon de la dette ne change pas grand chose car les pays bénéficiaires continuent de pratiquer les mêmes politiques corrompues d’avant ». … Malgré la ferveur du débat dans la presse brésilienne (et peut-être congolaise) on est loin de croire que la vie des congolais aura fondamentalement changé même après ce pardon. Car comme le dit cet expert britannique, la RDC demeure ce « grand trou dans le cœur de l’Afrique, un pays incapable de développer les fonctions normales d’un Etat… » Polémique après le pardon de la dette congolaise par le Brésil

Quand la Banque mondiale encourage la razzia sur les terres agricoles. Si les images de la famine en Afrique font le tour de la planète, on sait peu que ce fléau est en partie lié à l’essor des investissements fonciers sur le continent. Ainsi, l’Ethiopie cède des milliers d’hectares à des entreprises étrangères qui substituent à l’agriculture vivrière des plantations destinées à l’exportation. Et la Banque mondiale encourage ce mouvement, comme le montre le cas du Mali. Lire la suite sur Le monde diplomatique – 2011

La banque mondiale sur le banc des accusés. Ce procès, même s’il n’aboutit pas, permet néanmoins de soulever un certain nombre de questions quant à la crédibilité et la redevabilité de l’institution financière internationale. Implications dans le domaine agricole : La Banque mondiale a en effet une influence considérable sur les politiques, notamment agricoles, menées par les gouvernements du Sud. Et la Banque mondiale promeut essentiellement la libéralisation, l’ouverture des marchés, bref le tout au marché et au business. Une position qui va souvent à l’encontre des droits économiques et sociaux des populations des pays qui doivent en suivre les recommandations. CNCD 11.11.11

Civil society denounces World banks conference on Land & Powerty. La campagne Nos terres, Notre business, lancée par l’Oakland Institute et suivie par de nombreuses organisations à travers le monde, souligne le rôle néfaste du nouveau programme Benchmarking the Business of Agriculture sur le droit à l’alimentation des populations. 

Le droit de l’homme à l’alimentation. Pour le Rapporteur spécial, le droit à l’alimentation est le droit d’avoir un accès régulier, permanent et libre, soit directement, soit au moyen d’achats monétaires, à une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante, correspondant aux traditions culturelles du peuple dont est issu le consommateur, et qui assure une vie psychique et physique, individuelle et collective, libre d’angoisse, satisfaisante et digne.

Voici justement, l’étude réalisée par Alice Martin-Prével, Analyste Politique à l’Oakland Institute, avec le soutien éditorial de Frédéric Mousseau et d’Anuradha Mittal sur la prédation des ressources financée par la BM… 

Les mythes de la Banque mondiale sur l’agriculture et le développement .pdf

Pour une question de légèreté de mise en page, seuls les titres sont repris ci-dessous. C’est édifiant ! 

Extraits :  … En 2014, une campagne internationale, Nos Terres, Notre Business, a été lancée pour dénoncer l’impact de cette course à la dérégulation et, compte tenu des effets négatifs du Doing Business sur le secteur agricole, les dangers liés au nouveau BBA (Benchmarking the Business of Agriculture). Impliquant plus de 235 organisations issues de tous les continents, y compris des organisations de producteurs, de consommateurs, des syndicats et des ONG, cette campagne dénonce de surcroît le modèle de développement unique de la Banque Mondiale, qui estime que le secteur privé et l’IDE sont les seules clés du progrès. 

Malgré les effets dévastateurs des PAS (Programme d’Ajustement Structurel), l’important pouvoir économique de la Banque Mondiale (en 2012, le total de ses prêts aux pays en développement atteignait 35 milliards de dollars) et son influence politique lui permettent de continuer de peser sur les politiques gouvernementales. En outre, la Banque réussit à gérer efficacement son image publique et alimente des mythes sur la nature de sa mission de « développement ». 

Ce rapport questionne et récuse la propagande entourant l’approche de la Banque Mondiale, en particulier dans le domaine de l’agriculture où l’institution perpétue les dogmes des ajustements structurels et une structure coloniale d’exploitation des pays en développement. 

Mythe 1 : La Banque Mondiale travaille à assurer l’accès des agriculteurs à la terre.

La Banque prétend travailler pour sécuriser l’accès des paysans à la terre, mais sa stratégie en faveur des investissements étrangers dans l’agriculture et des réformes foncières, exerce en fait une pression accrue sur les ressources naturelles et foncières dont dépendent les agriculteurs.

Mythe 2 : La Banque Mondiale se « concentre sur les petits agriculteurs ».

Depuis la crise des prix alimentaires de 2008, la Banque affirme que son financement accru dans le domaine de l’agriculture soutient les paysans afin d’accroître la production alimentaire globale. Cependant, en promouvant une utilisation intensive des intrants agricoles chimiques et l’adoption de systèmes d’agriculture sous contrat dans lesquels les cultivateurs travaillent pour des agro-business, la « révolution de la productivité dans les petites exploitations » que la Banque désire générer semble bénéficier aux entreprises plutôt qu’aux paysans, et néglige des avantages-clés de l’agriculture familiale. 

L’accent mis par la Banque sur la nécessité d’une « révolution de la productivité » se base sur l’idée que la croissance de la population mondiale, attendue à neuf milliards d’ici 2050, menace notre approvisionnement en nourriture. 

Cette idée est contestable. … La FAO estime également que sur les 2,3 milliard de tonnes de céréales produites chaque année, 750 millions sont utilisées pour l’alimentation animale, tandis que 500 millions sont transformées par l’industrie, utilisées comme semence, ou gaspillées.

Cela confirme, comme souligné par Amartya Sen dans son essai de 1983 Pauvreté et Famine, que la faim résulte plus des inégalités, de la pauvreté et de choix politiques que de la sous-production agricole.

A découvrir l’autre arnaque du discours paradoxal, celui de la FAO : L’arnaque des PAI – Les complices – FAO

Mythe 3 : L’agriculture « commerciale » est la seule voie pour le développement (dit la Banque Mondiale).

La Banque Mondiale souhaite que les paysans passent de « l’agriculture de subsistance à une agriculture commerciale », mais ignore le fait que beaucoup d’agriculteurs dits « de subsistance » sont en réalités impliqués dans des activités commerciales, notamment pour les marchés domestiques. Le modèle d’agriculture « commerciale » de la Banque Mondiale est en fait synonyme d’agriculture à grande échelle, intensive et orientée vers l’exportation qui rend les agriculteurs dépendants à des marchés internationaux oligopolistiques et volatiles. 

Mythe 4 : La Banque Mondiale aide à « tirer parti de l’accroissement des investissements privés dans l’agriculture pour pourvoir des biens publics ».

La Banque Mondiale affirme que l’IDE et le secteur privé sont les seules forces capables de mettre en œuvre sa stratégie d’une « agriculture au service du développement ». Elle pousse pour des réformes visant à attirer les investisseurs en ignorant les risques d’accaparement des terres et des ressources naturelles. Or, l’IDE dans l’agriculture, en particulier dans des environnements manquant d’institutions et de garanties adéquates, conduisent souvent à l’extraction des richesses des pays sans pourvoir les « biens publics » ou le développement promis.

Mythe 5 : La Banque Mondiale vise à « renforcer la gouvernance pour la mise en œuvre de politiques agricoles »

La Banque Mondiale assure que la bonne gouvernance est un ingrédient essentiel de sa stratégie pour mettre l’agriculture au service du développement. Cependant, les activités de conseil et les indicateurs de la Banque destinés à « informer » les décideurs sur les politiques efficaces pour augmenter la croissance encouragent les gouvernements à limiter leur rôle à celui de « facilitateurs des affaires » et exercent une pression pour qu’ils mettent fin aux politiques publiques dans l’économie et l’agriculture. 

Ainsi, ce que la Banque Mondiale considère « bonne gouvernance » est en fait la limitation du rôle des Etats et l’absence de réelle politique publique dans le but de faciliter le climat des affaires. 

Conclusion de l’étude

La Banque Mondiale se présente comme n’étant « pas une banque au sens ordinaire », mais un « partenariat unique pour réduire la pauvreté et soutenir le développement ». Son influence est unique en ce qu’elle contraint les pays à abandonner leur souveraineté et politiques agricoles nationales. Bien que ses stratégies aient prouvé leur inefficacité et conduit à l’accroissement de la pauvreté, des inégalités et de l’insécurité alimentaire durant la période des PAS, la Banque persiste à imposer son modèle néolibéral, désormais sous un nom différent. 

Le paradigme néolibéral de la Banque guide son approche dans le domaine de l’agriculture, qui est considérée comme une clé de réduction de la pauvreté dans les pays en développement à condition qu’elle soit dominée par le secteur privé, orientée vers l’exportation et soumise aux règles des marchés mondialisés.

Ce rapport récuse les mythes sur la nature de la mission de la Banque Mondiale et démontre que son approche compromet le maintien et le développement de pratiques agricoles durables. De même, en apportant un soutien financier à l’agrobusiness et en façonnant les lois des pays pour créer des environnements favorables aux affaires, la Banque augmente la pression sur les ressources naturelles nécessaires à la subsistance des paysans. 

En dépit de sa défense des « pratiques commerciales durables » et des partenariats « gagnant-gagnant », la Banque ne parvient pas non plus à transformer positivement le rôle de l’IDE et du secteur privé dans l’agriculture. Elle perpétue à l’inverse un modèle qui permet aux acteurs privés d’extraire et de spéculer sur les ressources des pays. De plus, la Banque a récemment entrepris de revoir ses normes de protection environnementales et sociales, au risque de fournir un financement à des projets dommageables pour l’environnement, ignorant les droits des peuples autochtones et menaçant leur accès à la terre.

L’approche de la Banque Mondiale sape finalement le rôle des Etats dans la formulation de politiques efficaces pour soutenir les paysans. 

Ceux-ci doivent veiller à ce que l’agriculture familiale, qui produit 70% de la nourriture consommée dans le monde entier et emploie des millions de personnes tout en préservant l’environnement, puisse prospérer. Des programmes gouvernementaux et l’assurance d’un accès durable et équitable à la terre et aux ressources naturelles sont nécessaires pour soutenir l’investissement des paysans dans leur activité de production. 

Au lieu de soutenir le potentiel de l’agriculture familiale pour apporter un développement inclusif et durable aux pays, le modèle dicté par la Banque Mondiale suppose que le progrès va de pair avec la destruction de la paysannerie et la conversion à l’agriculture exportatrice intensive dans les pays en développement.

Alors que 70% des ruraux pauvres du monde dépendent de l’agriculture pour leur emploi et revenu, l’approche de la Banque Mondiale contredit ses propres objectifs de mettre fin à la pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée.

Paradoxe…

La Banque mondiale, dans son rapport intitulé Résilience d’un géant africain, insiste particulièrement sur cet aspect de la problématique : « De toutes les sources de croissance, le secteur agricole a le plus fort potentiel de réduction de la pauvreté. Tout d’abord, il est intensif en main-d’œuvre… En second lieu, les revenus agricoles tendent à être dépensés sur des biens et services produits localement, ce qui a un effet multiplicateur important sur l’économie locale. Enfin, la croissance de la productivité agricole réduit les prix des denrées alimentaires, fournissant ainsi des “transferts invisibles” à l’ensemble de la population et aux autres secteurs de l’économie. » Ainsi, on a constaté que la croissance des revenus ruraux réduisait non seulement la pauvreté rurale, mais encore la pauvreté urbaine (alors que l’inverse n’est pas vrai) (Chausse et al. 2012).  Quel développement agricole pour la RDC ? 2014 .pdf

Ce n’est pas tout à fait ce que la BM soutient aujourd’hui : réduction de la main d’œuvre du fait de la mécanisation, diminution des revenus, stagnation des prix car une bonne partie de la production agro alimentaire sera exportée du fait de l’insertion de l’économie congolaise dans la mondialisation…

L’objectif de la BM, FAO, des transnationales, du Premier Ministre Matata Ponyo sous l’égide du Président Kabila : s’enrichir au détriment du Peuple du Monde…

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